Exploit dans les Drus - Jean-Yves Fredriksen au sommet de l'exploit

Jean-Yves Fredriksen vient de rentrer dans la cour des plus grands alpinistes après son exploit aux Drus
Jean-Yves Fredriksen vient de rentrer dans la cour des plus grands alpinistes après son exploit aux Drus

Le  28 janvier 2007, le Vosgien Jean-Yves Fredriksen et son copain savoyard Martial Dumas partent pour la seconde fois tenter d'ouvrir une voie dans l'éboulement des Drus. Une dalle fissurée fantastique...  vertigineuse et vierge. Après 7 jours de grimpe, ils sont au sommet. Les voilà dans la cour des plus grands alpinistes mondiaux !

Le 2 février dans l'ascension des Drus, une paroi vertigineuse et gigantesque de granit... Jean-Yves et Martial ne savent pas encore qu'ils réalisent un grand exploit de l'alpinsime mondial !
Le 2 février dans l'ascension des Drus, une paroi vertigineuse et gigantesque de granit... Jean-Yves et Martial ne savent pas encore qu'ils réalisent un grand exploit de l'alpinsime mondial !

Il en a fait du chemin, le p'tit gars de Ventron ! Depuis plusieurs jours, on ne parle plus que de l'exploit que sont en train de réaliser deux guides de haute montagne dans les Drus, sommet culminant à 3 754 m dans le massif du Mont Blanc. Les hélicoptères des télévisions tournent autour de la gigantesque paroi. Jean-Yves et Martial sont là, tous petits dans ce paysage de haute montagne.  

L'idée est partie de Martial. Depuis l'éboulement d'une grande partie des Drus, il y avait une voie vierge, peut-être plusieurs. J'étais pas très chaud mais j'ai cogité et voilà on est parti. » explique Jean-Yves Fredriksen.

Quand il le peut, Jean-Yves Fredriksen aime revenir grimper à la Martinswand dans les Vosges avec son frère et ses amis du CAF des Hautes-Vosges
Quand il le peut, Jean-Yves Fredriksen aime revenir grimper à la Martinswand dans les Vosges avec son frère et ses amis du CAF des Hautes-Vosges

Lui, ses premières montagnes, ce sont les Ballons des Vosges, celles qu'on nomme les « montagnes à vaches ». Pourtant, ce sont ces montagnes qui ont formé plus d'un alpiniste de haut niveau. Dernièrement, l'Ajolais Thomas Mougenot intégrait l'équipe de France Jeunes alpinistes du Club Alpin Français. Jean-Yves Fredriksen est justement passé par là quelques années avant. « Il a commencé en classe sport-études montagne, classe qui n'existe plus aujourd'hui, à Epinal avec Philippe Mangin. Puis il a intégré l'équipe Excellence du CAF, l'équivalent de l'équipe de France dans d'autres disciplines », se rappelle Gilles Dangin, président du Club Alpin Français des Hautes-Vosges. « Je suis resté et j'ai grimpé dans les Vosges pendant 25 ans. Mes parents m'ont donné le goût à l'alpinisme, à l'escalade, aux sports de montagne. Et la Suisse n'est pas très loin, on y allait souvent », explique Jean-Yves, tout juste redescendu des Drus.

Et que dire de l'exploit qu'il vient de réaliser avec son copain Martial ? « C'est le plus grand mur de granit des Alpes. Depuis l'éboulement, il y avait une ligne logique à suivre, de grande classe. Techniquement, c'était moins dur que d'autres expéditions, comme l'ouverture d'Azazel dans le Trango au Pakistan. Mais nous n'étions que deux dans les Drus et il fallait grimper en non-stop neuf jours d'affilée. Sans oublier les précautions à prendre car l'éboulement date de deux ans et les pierres ne sont pas stables. Pas de problèmes dans les parties raides mais les autres, il fallait y aller vraiment prudemment, en testant toutes les prises », racontait Jean-Yves Fredriksen. « On s'est vraiment fait plaisir, il y avait de belles longueurs. On savait qu'on avait pas trop droit à l'erreur. S'il avait fallu nous secourir, on serait passés pour des imbéciles, des inconscients. Maintenant, on est vraiment contents. » conclut le guide de haute montagne. Rentrer dans la cour des plus grands alpinistes ? « On verra demain » dit-il en pensant déjà au prochain défi en Terre de Baffin dans le cercle arctique... et au rendez-vous à Ventron le 17 février pour les 60 ans de sa maman !

 

Valérie Lemoine