Randonnée montagne en Gruyères - 01 et 02 septembre 2018

La Gruyère fantomatique…

Au programme de cette expédition d'un week-end en Gruyères, deux très beaux sommets... enfin c'est ce que j'ai raconté aux participants et ils ont été obligés de me croire sur parole !

Les prévisionnistes météo de tous bords se sont bien moqués de nous en annonçant de belles éclaircies pour le samedi après midi et un temps dégagé le dimanche. On s'est fait rouler dans la farine ; la météo était tout autre !

 

Samedi, rendez vous dans notre camping habituel à Epagny, installation et départ pour la "Dent du Chamois", l'objectif de l'après midi. Au départ, à Estavannens Dessus, l’état du ciel nous incite à prendre de quoi nous protéger de la pluie, vu que les éclaircies promises se font désirer. Sage précaution… nous essuierons quelques épisodes de crachin insistants en particulier au col.

La montée raide mais courte, est rallongée artificiellement du fait des sentiers détrempés et boueux ; à chaque pas en avant, une petite glissade en arrière... Et comme ça ne patinait pas assez, en cours de route quelques averses, petites mais suffisantes pour faire apprécier l'équipement de pluie, ré-humidifient les sentiers qui commençaient à devenir poussiéreux !

Après le col de La Forclaz, le sentier, particulièrement glissant, attaque la pente finale dans la forêt avec un cheminement sur la crête. Les quelques dizaines de mètres finaux mènent à la croix sommitale, située en réalité bien en avant du véritable sommet. Sommet qui même par temps sec est difficilement envisageable, vu l’étroitesse de l’arrête finale très aérienne. De toute façon, la vue depuis cette antécime, avec juste en face de nous la Dent de Broc que nous avions gravi lors d’un précédent séjour en Gruyères, est superbe… enfin en théorie car les nuages collent à la montagne !

Qu’importe, nous y étions… et dans la montée nous avons vu deux tétras lyres, effarouchés par notre passage, ils ont détalé à tire d’aile sans nous laisser le temps de dégainer nos appareils photo.

La descente sur le sentier boueux et glissant est l’occasion de parfaire notre équilibre. A chaque pas une petite glissade lente nous ramène un peu plus vite vers le col. La maîtrise de l’équilibre n’est pas toujours parfaite et les loupés laissent des traces difficilement dissimulables ! Et puis la boue colle aux chaussures, elle colle…, forme des bourrelets autour des chaussures et laisse des traces sur les pantalons comme on peut le voir sur la photo. 

 

D’ailleurs c’est l’occasion de jouer « à qui a ou avait un pantalon blanc au départ de la rando » ? Cherchez la réponse en visionnant les photos sur cette page...

 

Finalement cette après-midi aura permis de faire un atelier « déplacement et équilibre en terrain glissant » !

Le soir, direction le village de La Gruyère pour un repas dans un restaurant bien sympathique. Le temps s’est mis au beau, le ciel est entièrement dégagé et la vue magnifique. En particulier sur la Dent de Broc et la Dent du Chamoix. Ahhhh, parce que c’est la haut qu’on était ?! 

En tout cas le ciel dégagé laisse l’espoir d’un dimanche ensoleillé et avec de bonnes conditions. Le beau temps nous incite à flâner une peu avant de nous installer à table. 

 

Dimanche matin ; tout le monde scrute le ciel… quelques nuages filandreux et petites brumes dûs à l’humidité ambiante modèrent les éclaircies. Mais le bleu du ciel est bien présent. C’est donc confiants que nous prenons la route en direction de Jaun, Kappelboden pour être exact, pour l’objectif du jour, le « Kaiseregg ». En cours de route, toujours des petits bancs de brume et du grand soleil entre. Il va bien finir par les évaporer, ces bancs de brume…

Le début de la randonnée se fait sous le soleil. Toutefois, très vite de vilains nuages bas surgissent de derrière la montagne vers laquelle nous nous dirigeons. Petit à petit nous nous retrouvons enveloppés dans la brume, encore cette satanée brume. Mais le soleil n’est pas loin, on distingue son disque à travers la brume et puis la météo avait annoncé de larges éclaircies. Ça va le faire, au pire, au sommet nous serons au-dessus des nuages. 

Arrivés au col de Gölmly nous attaquons la partie escarpée, sur la crête et dans la combe. Le sentier qui n’a pas eu le temps de sécher depuis la veille est un peu glissant. La stratégie du jour d’avant est de nouveau adoptée, progression lente, à la queue leu leu et en rangs serrés.

Toute la partie escarpée se fait dans la brume. Ouf, le manque de visibilité masque le précipice vertigineux (là, il y a de l’exagération dans l’air !) et évite d’avoir peur ! 

Et ce soleil, si proche, il finira bien par percer. Effectivement, à la sortie de ce passage relativement long, enfin le ciel se dégage. La montagne se dévoile, le bleu du ciel met du baume au cœur, les brumes jouent sur les sommets environnants, le soleil est là et les lunettes de soleil tout comme la crème solaire sortent des sacs. Le groupe s’engage sur la crête au-dessus de Schwartzsee que nous ne voyons pas pour cause… pour cause ?… de brume bien sûr ! Encore une fois elle nous évite « d’avoir peur » car elle masque sur notre gauche le versant abrupt de la crête ! A notre droite, la vue vers la vallée se dégage, au loin nous apercevons de beaux glaciers dans une déchirure de la brume. On imagine qu’il y en a d’autre mais ils restent masqués. Tout à coup, le sommet avec sa croix sommitale nous apparaît ; un court instant seulement !

Lors de notre progression sur la crête, nous avons la chance de voir nos spectres de Brocken, chacun le sien. Avec anthélie ou gloire s’il vous plaît. Il s’agit de notre ombre projetée par le soleil sur le haut de la couche nuageuse située un peu en contrebas sur notre gauche. Le sommet de l’ombre est entouré d’un arc-en-ciel circulaire à quasiment 360° et parfois on peut même en voir un deuxième entourant le premier. Nous sommes tous des saints ou des fantômes !!! Le phénomène a même pu être photographié (voir photothèque sur notre site Internet). La progression sur la crête se fait sous un beau soleil avec toujours des nuages qui jouent entre les sommets environnants. Quelques endroits avec de « grandes marches » obligent à mettre les mains et tout le monde maîtrise parfaitement l’exercice avec une petite appréhension pour le retour ; il faudra repasser ça dans l’autre sens ? Mais oui bien sûr ! Au final le retour, plus rapide que l’aller, était bien moins terrible que redouté.

 

Arrivés au  Kaisereggpass, au pied du Kaiseregg, à 20 mn du sommet, mauvaise surprise. La brume a repris ses quartiers sur le secteur. Qu’importe, nous sommes là alors nous montons, non mais! 

Au sommet, la brume s’accroche et nous aussi. Pas de vent, tout au plus une légère brise, une température agréable malgré tout, alors les casses croûtes sortent des sacs. Une table d’orientation nomme une ribambelle de sommets et glaciers qui par temps dégagé constituent le panorama. L’Oberland Bernois et le Valais en font partie. Nous en sommes réduits à croire la table d’orientation sur parole.

Puis c’est la redescente de la joyeuse troupe vers Jaun, dans la brume ou les nuages bas mais sans pluie. Ce qui n’empêche pas d’avoir les cheveux trempés à cause de la brume se déposant dessus comme la rosée du matin !

Finalement, malgré la météo qui nous a joué un mauvais tour, la bonne humeur et le plaisir de se retrouver en montagne étaient au rendez-vous les deux journées. Les sourires sur les photos en sont la preuve. Et puis le Kaiseregg, on y retournera, par beau temps et en partant de Schwartzsee ; promis et on le verra bien ce panorama époustouflant.

Rémi

Samedi - La dent du Chamois au-dessus de Estavannens

Sous le sommet, l'ambiance fantomatique se met en place et le chemin, détrempé par la pluie du matin, s'est transformé en une goulotte boueuse et glissante.

Notre passage aura effarouché deux Tétras Lyre mâles qui ont fuit à tire d'ailes, tellement vite que nous n'avons même pas eu le temps de dégainer nos appareils photo ; pas question pour eux de prendre la pause.


Malgré tout, le sommet sera atteint

Pour la descente, il suffit de se laisser glisser...

Petit point intermédiaire sur l'état du "matériel"...


La descente s'avère être un jeu d'équilibre et on ne gagne pas a tous les coups...


Bilan final : 


La fin de la descente sera plus classique

Dimanche - Le Kaiseregg depuis Jaun

La météo continue de nous narguer : les brumes cachent la montagne tout au long de la journée, en laissant parfois espérer du ciel bleu et quand même quelques belles éclaircies, sauf au sommet ! 

Heureusement, pas de pluie ce jour et un beau parcours de randonnée alpine.

Du coup nous seront obligés d'y retourner...

Le groupe ressemblait à une procession de Saints !

Sur la crête, au bord du précipice, la montagne nous a gratifiée d'un superbe phénomène optique appelé "spectre de Brocken avec anthélie".


La descente nous réserve de nouveau une portion de chemin boueux et glissant mais depuis la veille nous avons l'entraînement.